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Les Romantiques - Un film de Christian Zarifian (1994 - 1h35)

 


  •  J-M. Frodon, Le Monde – A. Bergala, Cahiers du cinéma - B. Genin, Telerama  •  
  •   D.Heymann et P. Murat, L'Annee du cinéma – F. P. Le Canard enchaîné - P. Collin, Elle   •  
  •  C. Lagane, Cinema n°533 – L. Porquet, l'Affiche - R. Predal, Jeune cinéma  •  
  •  Revue de presse  •  


Danièle Heymann et Pierre Murat

L'année du Cinéma 1994


Au départ, c'est l'histoire d'un groupe de musiciens tentant de réaliser la maquette d'un premier disque dans un hangar. A l'arrivée, Christian Zarifian a enregistré une quête. Il regarde le travail se faire. Il filme les découragements, les engueulades, les réconciliations. A la manière d'un Cassavetes (mais qui a le talent de Cassavetes ?), il ne raconte pas vraiment d'histoire, il attend l'événement, jouant sur le rythme, la répétition, le lieu clos. L'émotion est au rendez-vous.
S'il est parfois irritant, lorsque intervient une caméra vidéo lourdement distanciatrice, ce film inclassable est souvent séduisant.

F. P.

Le Canard enchaîné


Sept jeunes musiciens répètent dans un hangar désaffecté dont ils font leur demeure. Le dossier de presse nous avertit que ce film « pose une question qui sera sans doute une des questions essentielles de cette fin de siècle » et « met en jeu de façon la plus pure et la plus risquée cette essence du cinéma », etc. Dans la scène finale, un des personnages, au comble du désespoir, se jette dans... quinze centimètres d'eau. Mais ce film signé Christian Zarifian barbotait depuis longtemps.

Philippe Collin

Elle


Quatre garçons et trois filles montent un groupe musical entre rock et free jazz et répètent dans un hangar sur les quais du Havre. Nous sommes en face d'un travail cinématographique qui veut pousser au plus loin la recherche d'un naturel débarrassé de toutes les sécurités du professionnalisme. Nous assistons donc à une suite de répétitions musicales pleines d'hésitations, de colères, d'échanges amoureux, de ruptures, de réconciliations, à chaque fois vécus devant nous avec un naturel timoré ruisselant des paniques de l'amateur. Il faut avoir une patience surhumaine pour supporter un spectacle qui revendique aussi platement ses absences de séduction. On touche là aux limites supportables d'une modernité cinématographique qui s'apparente davantage aux caméras de surveillance qu'à Rossellini. Laissons ces chercheurs chercher, on reviendra quand ils auront trouvé quelque chose d'autre...